Chapitre 11

Zsadist

Les deux jours qui suivirent me paraissent comme un travail incessant. Il y a eu beaucoup de choses à faire dans la maison et Bella ne cesse d’être près de moi à chaque instant. Elle veut tout le temps discuter, chaque minute de chaque jour. J’ai juste envie de m’enfuir et d’agir à ma façon, mais non. Aucune chance de ce côté-là. Après deux jours à diner en famille et des rendez vous la nuit, ainsi que toutes ces choses superficielles qu’elle m’a obligé à faire, je pense qu’il est temps.
- Bella il faut qu’on parle.
Entendant mes paroles elle laisse retomber le journal sur ses genoux et me regarde. « Oui ? » elle me donne son attention la plus totale et tout ce qui me vient c’est l’envie de rire. Si seulement elle savait que j’avais vécu assez de ces « moments de couple normal » pour le restant de mes jours.
- Ok tout ce que je peux te dire c’est que je ne peux plus continuer à agir comme ça. Je ne suis pas quelqu’un de fait pour les relations, pas plus que je ne suis la personne qu’il te faut.
Je baisse la tête vers le sol ne me sentant pas capable de croiser son regard.
- Tu mérites mieux qu’une personne comme moi. Quelqu’un qui pourrait t’offrir tout ce que je serais impossible de t’offrir. Je ne pense pas t’aimer autant que tu m’aimes.
Dire ses mots à voix haute libère un poids considérable sur mes épaules. Jetant un coup d’œil à Bella je la vois se décomposer devant moi. De grosses larmes coulent le long de ses joues et elle tremble de tout son corps au rythme de ses sanglots.
- Merde… Bella je suis désolé, je voulais juste être sincère.
Elle semble pleurer encore plus en entendant ces mots. Elle essaye de parler mais ne parviens pas à maitriser ses sanglots. Je l’a prend donc dans mes bras la laissant pleurer tout le temps dont elle aura besoin. Après quelques minutes, elle se calme et est capable de parler normalement.
- Depuis combien de temps as-tu décidé cela ?
Je n’ai pas vraiment envie d’être totalement honnête avec elle sur ce point, mais je me sens dans l’obligation de lui dire toute la vérité.
- Ça fait un bon moment déjà, peut être même un mois…
Elle se raidit dans mes bras en m’entendant prononcer cette triste vérité.
- Donc avant même que tu ais commencé à multiplier tes patrouilles.
J’incline la tête et me met à lui frotter tendrement le dos. Nous restons là dans le silence le plus complet pendant encore quelque minute.
- Donc qu’est ce qu’on fait maintenant ?
Se hâte-t-elle de demander. Toutefois je ne sais pas comment m’y prendre pour lui dire ce que je veux. Tout ce que je suis en mesure de dire est :
- Je pense qu’il est temps pour nous d’aller de l’avant.
Elle respire bruyamment et dit :
- Donc tu es en train de dire que tu veux de moi que je m’en aille ?
Je suis impressionné par la force avec laquelle elle fait face à cette situation. Je sais pourtant que je viens juste de lui briser le cœur, mais il n’y avait rien d’autre que je pouvais faire de plus, cette relation aurait fini par nous détruire tous les deux. Je ne pouvais plus supporter cela plus longtemps.
- Tu n’es pas obligée de quitter le manoir. Je pense juste que ça serait mieux de ne plus être confiné tous deux dans la même chambre.
Je baisse la tête. Je sais que je finirais probablement en enfer en disant ça. Je m’en suis pris à une femelle parfaite et je l’a laisse en millions de pièces détachées. Elle s’enfuit hors de mes bras et se dirige de son côté du lit.
- Ok, je sais qu’il y a des chambres vide du côté Est. Je vais m’y rendre de ce pas.
Elle ne pleure pas, elle n’est pas dévastée, elle se force à être forte pour moi. Cette femelle serait prête à tout pour moi, et cette constatation m’empêche de rester dans la même pièce qu’elle plus longtemps. J’ai même fait l’amour avec une autre femelle tout en sachant ce que Bella était prête à faire pour moi. Je suis un monstre. Je m’efforce de rester en dehors de sa vue tant qu’elle s’en va loin de moi.
- Est-ce que tu veux que je t’accorde un peu de temps seul ?
Sachant qu’elle s’apprête à pleurer de nouveau, je serais prêt à reprendre tout ce que je viens de lui dire et à prendre sur moi pour qu’elle soit heureuse. Elle m’a tant donné que je ne sais même pas par ou commencer pour la remercier. Elle m’a réveillé, fait prendre conscience que malgré le passé la vie continue. Sans elle, qui sait si je serais la personne que je suis devenue maintenant ? Elle baisse la tête se met debout en se maintenant au montant du lit.
- Oui ça serait sympa. Et est-ce que tu pourrais dire à Beth de venir ici ?
J’acquiesce d’un hochement de tête et sors de la pièce me dirigeant vers la chambre de la première famille. Je toque à la porte et Wrath me donne la permission d’entrer, habillé seulement d’un pantalon d’entrainement sa majesté m’accueille dans sa chambre.
- Désolé de vous interrompre, mais si Beth est disponible, Bella aimerais bien qu’elle se rende dans ma chambre.
Wrath me dévisage derrière ses lunettes noires, renifle l’air frôlant la perte de contrôle jusqu’au moment où Beth est venue me rejoindre près de la porte.
- Tout va bien ?
Beth écarte son imposant hellren en dehors de son chemin et sors de la chambre. Je recule, ce qui permet à Beth d’avoir de l’espace pour circuler sans être près de moi. Je ne voudrais pas que Wrath m’arrache la tête pour avoir osé être trop près de sa femelle.
- Oui elle va bien, elle a juste besoin d’une amie.
Je jette un coup d’œil vers Wrath qui a une poigne d’enfer sur la porte, sans un mot de plus il la referme et j’accompagne Beth jusqu’à ma chambre. Arrivée là, je men vais et commence à me diriger vers le hall tandis que les deux femelles font ce qu’elles ont à faire.
Après peut être deux heures à errer sans but, je retourne dans ma chambre et la retrouve vide. Tout est redevenu exactement comme avant l’emménagement de Bella. Le strict minimum. J’abandonne et vais instantanément me coucher, tellement épuisé par les jours qui viennent de se passer.

Payne

Je ne suis pas sortie de ma chambre depuis 3 jours. Ces trois jours ont été les plus longs de ma vie. Je ne suis pas allé m’entrainer, j’ai à peine quitté ma chambre pour chercher de quoi me nourrir. Tellement j’avais peur de me retrouver face à lui. Encore maintenant, je ne peux m’empêcher d’attendre qu’il vienne frapper à ma porte… ce qui ne se produira pas. Donc peut être est il vraiment désolé que ça ce soit produit. Il a probablement juste eu besoin de moi pour réussir ce qu’il ne pouvait accomplir avec Bella.
Je ne fais que ressasser le dernier mois dans ma tête depuis ces 3 jours. Il était mon ami, et j’étais la sienne. Avec tout ce qui se passe dans sa tête, il ne voulait probablement pas que notre relation évolue de la manière suivante. Je ne sais cependant pas si j’aurais pu faire les choses différemment. Et bien, peut être que j’aurais pu essayer de ne pas l’embrasser. Mais je n’ai pas pu résister, il fallait que je le fasse. De plus il est celui qui a verrouillé la porte et est venue vers moi. Il faut que je me sorte ces pensées de la tête au plus vite… Ce n’est pas en train de m’aider à améliorer les choses que de les ressasser continuellement.
J’entends un bruit énorme de l’autre côté de ma porte, donc je décide de l’ouvrir et tombe sur une Bella très contrariée avec des valises dans chaque mains, Beth marchant à son côté. Beth à du voir que je restais dans l’embrasure de ma porte avec une interrogation sur le bout de la langue, car elle s’est rapproché de moi et m’a murmuré à l’oreille :
- Zsadist lui a demandé de quitter sa chambre. Elle s’apprête à rester dans une des chambres d’amis jusqu’à ce qu’elle trouve le moyen de rebondir.
J’essaye de cacher le choc dans mon regard, cependant intérieurement je me réjouis et saute en l’air.
- Beth y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour aider ?
- Non ma chérie, laissons lui juste un peu d’espace pour le moment.
- Bien sur !
Et je referme ma porte. Je me jette alors sur mon lit et met ma tête dans un coussin pour que personne n’entende mon crie de joie. Qu’a fait cet homme ? Pourquoi l’a-t-il quitté ? Est-ce que ça à un rapport avec moi et ce qu’il s’est passé entre nous deux ?
Soudainement, je me rends compte que j’avais raison. Nos rendez-vous dans le centre d’entrainement ont compliqué les choses de son côté à lui. Je m’effondre sur le lit. Oh non, qu’est ce que j’ai fait ? Il doit être si confus et contrarié, peut être même effondré. Mon cerveau est surmené et se disperse dans tous les sens. Je décide de me rendre au près de lui. Dans un moment pareil, je sais qu’il aura besoin de se confier à quelqu’un.
J’ai sauté dans la douche, puis je me suis séché rapidement, laissant mes cheveux séchés tout seul pour accentuer mes boucles naturelles. J’enfile une sorte de pantalon de yoga et un top de sport, essayant de faire comme si je revenais du centre. En ce moment c’est comme si mon cœur était sur le point de sortir en dehors de ma poitrine. Pourquoi suis-si … nerveuse ? C’est un ami. Un ami qui a besoin de toi, me dis-je à moi-même. M’assurant de ne croiser personne dans le couloir, je me rends précipitamment de l’autre côté du manoir. Il faut que je me rappel de respiré de temps en temps. Mon estomac est plein de petits papillons et mon cœur bat très fort. Me tenant devant sa porte, je reste sur place hésitante. Et s’il ne voulait pas me voir ? Et s’il ne pouvait plus être ami avec moi après ce qui s’est passé ? Ma conscience prend le dessus et me fait comprendre que je n’aurais la réponse à mes questions qu’en frappant à la porte. Impossible de m’en empêcher plus longtemps, je frappe énergiquement.