Chapitre 10 :

La vierge scribe avançait parmi les prémices de sa rage. Les « enfants » de son frère venaient de tuer son fils. Même si elle ne lui montrait pas son affection en raison de son statut de déesse, la VS aimait son fils plus que tout. Et aujourd’hui, elle était dans l’impossibilité de la ramener. Son fils n’était plus. Et depuis l’Estompe, celle-ci ne pouvait le recevoir. Elle savait qu’elle ne résisterait pas si son fils lui demandait de la ramener. Mais cela ne pouvait être. Vishous ne pouvait revivre sans un don de sa part, la chose la plus importante à ses yeux. Seulement la seule raison pour laquelle il souhaitait vivre était aussi celle qu’il devrait donner pour sa vie. Elle se refusait à voir le désespoir dans les yeux de diamant de son bébé. Elle restait une mamhan et comme toute bonne mamhan elle voulait le bonheur de son fils mais ne pouvait lui donner.
Ce fut durant ce bref instant de perdition que la VS fut attirée par la noirceur au sein de sa lumière. Son frère venait lui rendre visite.
- Ma chère sœur ! Tu es resplendissante, le deuil te va à ravir, tout comme à tes guerriers. Seulement, eux, combattent pour noyer leur chagrin.
- Que veux-tu ?
- Je voudrais mettre fin à cette guerre.
- Une fin… ?
La vierge scribe était absolument estomaqué. Ils se faisaient la guerre depuis tant de siècle que ce qu’il lui proposait n’avait aucun sens, ce n’était pas possible !
- Oui tout à fait. Je te propose un petit pari.
- Et quel est-il ?
- Et bien je souhaiterais que l’un de mes hommes combatte celui que tu choisiras.
- Ou se trouve le piège ?
- Il n’y en a aucun. Chacun d’entre nous pourra proposer un règle unique.
- Et qu’est-ce que j’y gagne ?
- La fin de la mort de tes enfants. Ne crois pas que j’ignore la présence de ta progéniture en ces lieux. Et je ne parle pas de celui qui porte un fardeau mais de celui qui a un don.
Plus la vierge scribe y pensait et plus elle se disait que cela pourrait enfin mettre l’homme que son fils aimait plus que sa propre vie en sécurité. Ainsi, pour une fois, peut-être lui pardonnerais-t-il enfin son absence et toutes les erreurs qu’elle a pu faire. Et pour la première fois de sa vie, elle prit une décision pour le bonheur de son fils et non ses intérêts à elle. Elle espérait seulement ne pas prendre le mauvais chemin et mener son espèce à sa perte.
- Très bien j’accepte !
- Ah parfait ! Je vois que la perte de ton enfant t’a ouvert les yeux sur ma prochaine victoire.
- Enonce ta règle au lieu de blasphémer ici même avec des probabilités approchants de zéro.
- Proche de zéro ? Et bien nous allons pouvoir vérifier par nous même ! Enonce ta règle !
- Mais je t’en prie mon frère je te laisse commencer puisque c’est toi qui propose.
- Dans ce cas… Le guerrier que nous prendrons devra être mort et donc pourra revenir afin de mener sa tâche à bien.
- Je suis d’accord.
- Maintenant la tienne !
- Le guerrier gagnant aura la possibilité de choisir soit de revenir en vie soit de retourner dans l’Estompe et ni toi ni moi ne pourra interférer dans sa décision quelle qu’elle soit.
- Une règle bien clémente de ta part. La mort de ton fils t’a décidemment ramollie. Ce n’est plus aussi drôle que ça l’était avant.
- Bon puisque tu as choisi la règle en premier je choisirais mon guerrier avant.
- Mais avec plaisir, fait je te prie…
- Je choisi le guerrier Vishous.
La Vierge Scribe jubilait (enfin autant qu’elle le pouvait). Elle avait trouvé un moyen de sauver son fils, de le ramener parmi les siens. En effet, elle était certaine qu’il vaincrait sans problème n’importe quel lesser.
- Bien, je choisis… le Bloodletter !
Quoi ??? Non il ne pouvait pas ! C’était un vampire et de plus il refuserait ! Elle lui exposa ces arguments et lui rit littéralement au nez.
- Ma sœur ce sont tes propres mots, nous devons choisir un « guerrier » tu ne peux te rétracter. De plus je me suis permis d’assurer mes arrière et devine quoi ? Le bloodletter est plus que ravi de m’aider. Sur ce je te souhaite bon courage pour la suite.
La VS n’en revenait pas, il avait raison elle ne pouvait s’y opposer. Mais surtout la victoire de Vishous n’était plus aussi évidente. Elle savait qu’il voudrait tout de même le faire, pour le Destroyer mais… Comme n’importe quel enfant traumatisé, il gardait des séquelles. Et elle… et bien… elle venait de réveiller le cauchemar de son propre fils.