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 Chapitre2: Et donc... Vous faites quoi de vos nuits?

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AuteurMessage
Pyrine

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Messages : 3
Date d'inscription : 19/02/2013

Chapitre2: Et donc... Vous faites quoi de vos nuits? Empty
20022013
MessageChapitre2: Et donc... Vous faites quoi de vos nuits?

C'était... pathétique. Toute sa vie avait été une succession pathétique d'évènements hautement pathétiques. Depuis le moment où ses parents avaient intrigué pour la marier à l'héritier du trône jusqu'à maintenant où elle attendait seule, dans la rue et assise sur sa valise qu'un Guerrier de la confrérie vienne la chercher pour la mener à son nouveau domicile temporaire. Elle aurait du s'appeler Pathos, pas Marissa... Le pire étant qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de sangloter toute seule, mouillant son mouchoir de soie brodé à ses armes. Et c'était ridicule. Finalement, elle comprenait pourquoi le Roi lui avait préféré une demi-humaine... au moins celle-là ne geignait pas à tout bout de champ en plus d'être joli et d'un bon sang malgré la tare humaine.
Enfin... Tare humaine... Depuis l'arrivée de la nouvelle Reine, Marissa était bien forcée de revoir ses jugements. Enfin, les jugements de la Noblesse.
Et puis flute... Il était temps qu'elle change ses jugements sur elle-même. Elle n'attendrait pas le guerrier, elle ferait le trajet toute seule, comme une grande fille et non par comme ces poupées de la Glymera qui ne pouvaient rien faire sans l'assistance d'une armée de Doggens. Sans doute pas même porter une valise. Alors, elle prit la poignée et développa les tiges pour tirer la valise derrière elle. Voilà qui était fort pratique et elle se sentit curieusement plus forte en arpentant le trottoir, ce qui était ridicule, elle en avait conscience aussi mais le bruit des petites roues la rassurait un peu. Son petit appartement de fortune se situait à l'autre bout de la ville mais en marchant d'un pas soutenu, elle pouvait arriver deux heures avant l'aube et peut-être même essayer de se préparer une tasse de thé. Dommage qu'elle n'ai pas pensé à prendre les délicieux scones que la Doggen familiale lui avait préparé, mais elle n'avait rien pu emporter à manger tant elle s'était sentie anéantie par la décision d'Havers. L'expulsion...
Elle ne put s'empêcher de marquer un temps d'arrêt en sentant la boule d'angoisse se reformer dans sa poitrine. Toute seule, pas de protection, pas d'utilité... Non, non, non... Ce n'était vraiment pas le moment de paniquer et de se lamenter sur ce qui n'était plus. C'était le meilleur moyen pour reprendre assise sur sa valise et attendre qu'on veuille bien s'occuper d'elle. Elle reprit la marche d'un bon pas en essayant de ne pas avoir peur de son ombre. Ce qui était très difficile dans ce coin-là de Caldwell, sombres venelles puantes et silencieuses.
Ne pas paniquer... Ne pas paniquer...



Bon... C'était officiel. Il allait la tuer.
Jusqu'à présent, il n'avait eu aucun sentiment pour l'ex-Shellane de son Roi. Sans doute parce qu'il évitait de la croiser et qu'elle en faisait de même. Surtout elle en fait. Il l'avait vu la première fois il y avait deux siècles et ses jolis yeux s'étaient agrandis de terreur en voyant le tatouage qui ornait sa tempe. Les avertissements paternels en termes rien moins qu'amicaux. N'importe lequel de ses rejetons de la Glymera se retenait de signer contre le mal tout simplement parce qu'il était un Frère. Mais la crispation des doigts de ces messieurs dames était assez éloquente. Seule chose à porte au crédit de la Blonde, elle était silencieuse et franche.
Là, plus que silencieuse, elle était absente. Une bonne soirée télé foutue en l'air parce que l'Ex de son Roi devait être accompagnée et que Crucruche avait décidé de ne pas être au rendez-vous, sans oublier qu'elle était partie. Seule.
Oui, oui, c'était officiel, il allait la tuer pour être sur de ne plus jamais rater une nuit de repos à cause d'elle.
Vishous alluma l'une de ses cigarettes roulées avant de suivre la piste.


C'était bien la première fois qu'il partait en mission extraordinaire après avoir bu. Mais le briefing avec Tressillian-Smythe l'avait mis dans un sale état. Pendant toute une année à New York, il avait vécu dans une paranoïa constante. Contraint de continuer à venger les innocents alors qu'il était sous surveillance. C'était un miracle qu'il eut réussi sans s'être fait avoir. Un miracle et... Oui, ça lui avait donné l'intime conviction de faire quelque chose de juste. Savoir que tout recommençait... et bien, c'était terrible pour ses nerfs et seul un verre avait pu calmer les tremblements de ses mains.
Surtout que ce soir, il ne fallait pas louper son coup. Il avait fait attention à ne pas prendre l'un de ses anciens suspects. Il avait pris soin de le traquer et de définir l'endroit de la curée et surtout... Il avait décidé de changer un peu ses habitudes même si le résultat serait le même. Arracher les dents, ça, on continuait. Brûler les empreintes digitales, on continuait, mais avec une variante. Pas de chalumeau mais de l'acide. Bon Dieu, s'il pouvait faire disparaître tout le corps dans l'acide... mais ce n'était pas pratique du tout et ça demandait beaucoup d'infrastructure pour un résultat qui prendrait du temps. Non, il valait mieux faire confiance à la nature dans ces cas-là. Après tout, on ne lui avait pas payé un séjour à la Ferme des Corps (Section à Langley pour l'étude de la décomposition des cadavres selon différents facteurs environnementaux. La Mecque des médecins légistes en gros) sans qu'il en ait appris quelques petits trucs. Le fleuve et ses prédateurs naturels... De quoi vous nettoyer une carcasse en très peu de temps.
Mais deux verres de Lag pour se calmer. Lamentable, Butch, LAMENTABLE!
Bref. Sa cible était normalement de sortie cette nuit. Il avait mis ses filles sur le coup parce que la dizaine qui restait ne voulait pas se faire égorger comme des agneaux à l'abattoir. Moitié vengeance pour les copines, moitié peur et volonté que ça s'arrête. Dans un cas comme dans l'autre, il comprenait et il approuvait. Ses filles n'étaient pas folles, elles voulaient s'en sortir sans trop de casse. Fort heureusement pour elles, la casse, c'était son boulot à lui. Elles avaient donc fait le boulot de repérage et le suspect d'un simple vol à main armée était sa proie du soir. Un mec qui avait du mal même à trouver des professionnelles tellement il était bizarre. Comme le disait Shauna, la plus ancienne de ses protégées, il fallait vraiment avoir faim pour accepter son argent. Alors, aucune n'acceptait. Et c'était peut-être ça qui les avait tuées, les pauvres.
Mais ce soir, aucune pute, qu'elle soit l'une des siennes ou une autre n'en mourrait. Alors, il suivait ce salopard de loin et attendait le bon moment pour agir. Qu'il se rapproche d'un coin sombre et...
Butch sortit de sa poche la casquette des Red Sox noire avec le logo rouge. Il la défroissa un peu et se dit que cette casquette avait vécu longtemps mais qu'elle était en bout de course. Un peu effiloché... le noir virait au gris à certains endroits et la visière était un peu tordue. Tout comme lui. Butch avait 38 ans et il savait qu'il ne passerait pas la quarantaine. Trop de nuits à ne pas dormir, trop d'alcool, trop... trop d'années à brûler la chandelle par les deux bouts. Ca sentait la fin. Il passa la main dans ses cheveux pour les repousser et enfila la casquette. Puis, il joignit les mains sur le volant et se mit à prier à mi-voix. Pour sa sœur disparue, pour ses filles disparues... et puis, Seigneur... Si Vous avez un petit bout de temps... Merci de penser à moi...
Car Tu es la lumière du monde...



Oui, bon, elle paniquait, là. Sans doute parce que, pour une raison inconnue, elle était bel et bien perdue. Elle avait du tourner à droite au lieu de tourner à gauche ou alors oublier de tourner quelque part... Sainte Vierge qu'elle était sotte parfois... Peut-être qu'elle pouvait demander son chemin..? mais il n'y avait personne aux alentours et... elle devait bien l'avouer... les quelques humains qu'elle avait croisé l'avait terrifié. Ils étaient si différents des vampires policés de la Glymera ou même des Guerriers de la Confrérie qui, certes, donnait l'impression d'être des grosses brutes mais ils avaient tous bon fond. Enfin... elle espérait qu'ils avaient tous bon fond. Même Zsadist. Après tout, son frère jumeau était un modèle de courtoisie et de bon goût... Il devait juste être un peu aigri parce que son apparence était dénigrée au sein de la Noblesse. Ce qui était stupide bien sur. Elle l'avait entendu chanter et quelqu'un qui avait une aussi belle voix ne pouvait pas être totalement mauvais. Et puis, Rhage... Un peu trop... dissipé, mais oui, il avait un bon fond. Tohrment était le guerrier idéal... Restait Wrath et Vishous...
Son ancien hellren ployait sous la charge mais qui ne l'aurait pas fait? La charge royale était écrasante et, oui, elle n'aurait pas pu l'aider. De cela, on pouvait remercier la demi-humaine. Elle, elle avait les épaules pour soutenir son royal Hellren. Et puis... Vishous... Alors là... Enfin, c'était marqué sur sa peau, elle devait le fuir comme la peste, puisqu'on le proclamait comme la gangrène de la Race, l'annonciateur de la perdition et... Quoi déjà? Ah oui... le Voleur des secrets. Elle ignorait qui lui avait tatoué ça sur la figure mais il devait avoir quelques griefs contre le Frère Vishous. Pourtant, Marissa était forcée d'admettre que jamais, au grand jamais, il ne lui avait donné une occasion de se plaindre de lui. Il était posé et calme, d'une intelligence redoutable à ce qu'elle avait compris et pas du tout comme le monstre décrit dans les avertissements. Bien sur, elle l'évitait, il l'évitait elle... Et quand ils ne pouvaient pas faire autrement, ils étaient courtois l'un envers l'autre. Sans plus. Et puis, bon... C'était quand même lui qui lui avait fourni cet outil humain qui montrait des cartes en plus de téléphoner. Dommage qu'elle ne sache pas tout à fait s'en servir. Voire pas du tout.
- Tiens, tiens, tiens...
Marissa leva le regard et se retrouva face à trois hommes minces qui la dépassaient à peine. Elle aurait pu passer à coté et ne pas s'en soucier. Après tout, elle était deux fois plus forte qu'un humain normal et il suffisait qu'elle les soufflette pour les faire fuir. Sauf que ceux-là n'étaient pas humains. La peau pâle, les cheveux pâles et cette odeur méphitique de vieille poudre à maquiller... Un trio de lessers.
Si son cerveau n'avait pas été engourdi par la terreur, elle aurait pu se souvenir des envolées lyriques des membres de la Confrérie pour s'insulter copieusement.




S'il avait pu avoir accès à ses joujoux, il aurait pu la localiser aisément grâce à la puce GPS de son téléphone... Mais non! Il avait juste son Smartphone à disposition et c'était un peu compliqué de pirater la compagnie du téléphone pour avoir cette fichue localisation. Toutes les possibilités de se faire choper sans la sécurité...
Alors, évidemment, cette idiote avait du se perdre sur le chemin parce qu'il avait tout fait à pied depuis le point de départ jusqu'au studio temporaire où Marissa crécherait le temps de se retourner et pas une seule trace de la Vampire. Il allait l'engueuler, la frapper et la tuer... et peut-être pas dans cet ordre!
Bon, inutile de s'énerver, il ne la retrouverait pas en pestant comme un vieux doggen devant un soufflé raté. Il fallait qu'il reste calme et logique... Si la zone n'avait pas été aussi grande, il aurait pu tout faire de visu en vérifiant chaque intersection, mais il avait besoin d'avoir une vue d'ensemble aussi il se dématérialisa pour prendre de la hauteur sur le toit d'un immeuble. Heureusement qu'il avait de bons yeux, il put voir le trajet théorique de Marissa et voir les endroits ou celle-ci aurait pu se tromper sur sa destination. Soit... 17 possibilités... Il allait l'enchainer à sa table de travail aussi... rien que pour le fun... avec les pinces à tétons électriques...
Sa vue se troubla un instant et son œil gauche se mit à accommoder exagérément pour capter la lumière. Une lumière qui n'était pas réelle.
- Putain... C'est vraiment pas le moment...
Les signes d'une Vision... Une chose dont il se serait bien passé dans sa vie, ces fichues visions de l'avenir...
Il inspira, incapable de résister à ses sens qui déraillaient pour lui montrer le possible et le futur. Des images, des sons, des fragrances, tout était mélangé dans un voyage onirique et quelque part il remerciait d'avoir un QI de 212 pour pouvoir remettre de l'ordre dans tout ce merdier et tenter, pas plus, une interprétation. Et ça commençait assez mal. Une voix hurlant des ordres, une voix qu'il avait déjà entendu assez récemment et qu'il reconnut comme étant la voix de l'actuel directeur de la Lessening Society.
- Je vous ordonne de me le trouver et de me le ramener vivant! Nous avons besoin de lui...
Passage sur des têtes aux cheveux blancs, une véritable armée qui courrait, les armes au clair. L'odeur de vieux talc était intoxicante mais la sensation ne dura pas, remplacé par la vision d'une chute dans le vide... Tiens... ce n'était pas le café, juste en bas du Commodore...? mais un cri l'empêcha de s'interroger plus avant, le cri d'une véritable douleur, de la perte... Changement de décor avant que ce cri ne lui transperce le cœur, un homme, seul, debout. Et une voix spectrale et féminine qui annonçait:
- Cinq...
L'homme étendit les mains et une douzaine de lessers apparurent avant d'exploser dans une fumée noire. La lumière aveugla V un instant avant qu'il ne fut assailli par le parfum d'épices sombres, quelque chose de sucré et ambré et pourtant si sensuel. Une fragrance de mâle dédié? Et c'est là qu'il sentit une main caresser son ventre. Il baissa les yeux et vit cette main droite qui remontait sur son torse dans une attitude possessive et tendre. Une main à laquelle il manquait la dernière phalange du petit doigt. Et toujours cette voix murmurante:
- Quatre...
Il plongea à nouveau dans le vide et s'accrocha à un autre lambeau de vision. Sa propre voix murmurant : « là dessous, on te verra pas... », puis lui qui baissait la tête alors qu'on lui recouvrait les yeux d'un tissu noir et une voix rocailleuse et mourante: « Là dessous, on te verra pas... » avant de finir en sifflement rauque et enfin le silence d'une nuit à la chaleur orageuse, une ruelle et il riait, ils riaient tous les deux d'une vieille blague: « Heureusement qu'on a nos casquettes... » et il vit l'éclat d'une canine dans le sourire qui lui était adressé.
- Trois...
Le bruit répugnant de la chair qui éclate, cinq poings armés du gantelet griffu qui s'abattaient sur la poitrine d'un vampire et pas un seul gémissement ne sortit de la bouche de l'aspirant... Désormais, tu es digne... Le sang des cinq blessures s'écoulait jusqu'au nombril.
- Deux...
Vishous ressentit un immense désespoir le nouer aux tripes, la peur, le dégout, la corruption et la chute. Il regardait quelque chose... Les abdominaux d'un ventre qui se soulevaient sous la respiration et des mains qui essayaient de griffer quelque chose au centre de son sternum. La peur qui se transformait en terreur et les gémissements de désespoir: « Pitié... enlevez-moi cette merde!! » Les doigts s'écartèrent sur un puits noir qui s'élargissait et s'ouvrait sur un œil rempli du Dhund...
- Un...
Car Tu es la Lumière du monde...
Tu es ma Lumière.
Car Tu es la Lumière du monde...

Vishous inspira bruyamment tout en reprenant une vision normale. Mais qu'est-ce que tout ça voulait dire? Il essaya de calmer les battements de son cœur puisque cette session onirique l'avait bien plus secoué que toutes les autres. Et pourtant, il en avait vu des biens violentes. Il se frotta les yeux et remarqua que sous son gant, la chair de sa main pulsait d'une lumière aveuglante. Bon, on verrait ça plus tard... On avait une reine des cruches à retrouver.



A bord de sa vieille Crown Vic, Butch O'Neal faisait le tour de son périmètre de chasse. Sa proie ne s'était pas encore montrée et il ne comprenait pas trop pourquoi. Les renseignements de ses filles étaient pourtant parfaitement clairs alors pourquoi ce fils de pute ne se montrait pas? C'était mauvais tout ça... et le flic commençait à trouver cette situation très stressante... Ou était sa bouteille de Lag quand il avait besoin, bordel? Pourtant, ce n'était vraiment pas le moment de s'en jeter un. Même si l'envie était forte. Par acquis de conscience, il vérifia encore une fois son kit d'effacement des preuves, la bouteille d'acide chlorhydrique et la pince pour les dents. Si seulement il pouvait trouver un moyen d'altérer l'ADN de quelqu'un...
Un cri lui fit lever la tête de son sac et il vit passer devant lui une jeune femme blonde en talons aiguilles qui semblaient complétement paniquée. A voir les trois salopards qui la coursaient, il comprenait. Et là... Il eut le choix... Continuer à suivre sa proie ou tenter d'aider une demoiselle en détresse?
- Et meeeeeeerde...
Il sortit de sa voiture en furie tout en dégainant son glock et commença à piquer un sprint derrière le trio. Il sortit sa plaque de sa poche et l'accrocha à sa ceinture. Bon, certes, il n'était pas de service mais personne ne lui en voudrait de faire des heures supplémentaires, surtout pas la demoiselle. Mais que ce soit la femme en talons hauts ou les trois albinos, bordel, ils avaient une sacrée foulée... Butch était content d'avoir arrêté de fumer presque quinze ans auparavant. Sinon, il aurait craché ses poumons vu le rythme soutenu de la course. Il fut tenté de tirer et de poser les questions ensuite mais parfois le règlement avait du bon. Il se mit à crier:
- Police de Caldwell! Les mains sur la tête!
La première sommation, ça , c'était fait. Plus que deux et il pourrait tirer sans plus de procès. Dommage que les trois comiques n'aient pas l'air d'avoir envie de s'arrêter... Butch fit une accélération qui lui causa une douleur dans les muscles et des cuisses et envoya une manchette sur le troisième attardé.
- J'ai dit Police de Caldwell, Mains sur la tête!
Plus qu'une sommation et ce serait un véritable tir au pigeon... Pour tout dire, Butch s'en délectait déjà. Il ne savait pas pourquoi mais ces trois-là lui retournait l'estomac et il mourrait d'envie d'en faire du carpaccio. Ce qui ne lui était jamais arrivé jusque là. Tuer, oui, pour la sauvegarde de la population mais avoir envie de leur faire mal à ce point? Non, c'était la première fois. Et après s'être pris un balayage de la part du salopard à ses pieds, il se dit qu'il fallait qu'il arrête de gamberger et qu'il agisse. D'où le coup de coude qu'il envoya dans le nez de l'albinos.
- Dernière sommation! Police de Caldwell, mains sur la tête ou je tire!
Aucun des deux ne s'arrêta et ne mit les mains sur la tête. Butch sourit et tira dans les genoux du plus proche pour le faire tomber au sol. Son copain se stoppa et regarda le flic avec incrédulité.
- Toi... t'as fait l'erreur de ta vie...
- Fallait m'écouter, Ducon.
Le flic s'attendait à ce que ce crétin mette un genou au sol et les mains sur la tête mais il fallait croire que quand on se décolorait les cheveux à l'eau oxygénée, on se grillait les neurones en même temps. Parce qu'il chargea sur un flic armé qui n'eut d'autre choix que de vider son chargeur sur lui. Seigneur Dieu... Butch allait avoir de sérieux problèmes avec l'inspection générale, là... Pourvu que ce crétin décoloré ait une arme... Alors qu'il se penchait pour vérifier les poches, le salopard rouvrit les yeux et lui envoya son poing dans le plexus solaire, l'envoyant valdinguer à plus d'un mètre.
Butch essaya de reprendre son souffle, ce salopard l'ayant bloqué par ce coup tout en rechargeant son flingue. Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel?
- Tu aurais du passer ton chemin, connard... T'aurais survécu un jour de plus.
Le flic lui plaça une balle dans le ventre qui fit à peine vaciller sur ses jambes. Derrière lui, celui qui avait les genoux en capilotade se releva aussi avec le meurtre dans ses yeux gris. C'était un gros délire... Peut-être que la Lagavullin l'avait un peu trop amoché ce soir: il se croyait en pleine nuit des morts-vivants... Même le type à qui il avait pété le nez avançait vers lui avec cette démarche de zombie.
- Bon... Je nage en plein Romero-Movie, là... ( John Romero, réalisateur de la nuit des morts-vivants et de ses suites... un maitre du genre.) Désolé, les moches mais je tiens à mon cerveau, même si les neurones nagent dans le whisky!
Il vida son second chargeur sur les trois, en pure perte et se décida à frapper au corps à corps. Pas l'idéal pour éviter les morsures si on était bien en face de zombie mais, merde! Il n'y avait pas moyen que Butch recule et s'enfuie. C'était son sang d'irlandais qui parlait. Ne jamais se coucher devant un ennemi. Sauf mort bien sur... Et encore!
Il cueillit le premier avec un crochet du droit et attrapa le second pour lui matraquer la figure de ses poings. Plutôt content d'avoir des paluches de boxer, hum? En entendant craquer les os de la face de celui qu'il était en train de massacrer, il se mit à sourire. Du moins jusqu'à ce qu'un autre le saisisse par derrière et qu'il lui retourne une coup de boule. Le troisième lui lança un coup de pied à la tempe qui lui fit voir trente-six chandelles et les deux autres en profitèrent pour faire pleuvoir les coups. Le Flic regrettait sincèrement de ne pas être fait en métal...
Pourtant, il se défendait bien, rendant deux fois les coups qu'on lui donnait. Le seul souci était que ces trois salopards ne semblaient pas les sentir alors que lui, si... il n'était pas médecin mais il était sur d'avoir quelques côtes de fêlées et son nez avait encore été cassé. Sans oublier les lèvres et les arcades sourcilières fendues et... oh... une dent qui se déchausse. Magnifique... tout juste magnifique... Il avisa un container à ordures d'où dépassait une longue tige en métal. Il cracha son sang par terre et se jeta sur l'un de ses zombies avec un cri inhumain pour l'accrocher à cette fichue barre à mines. Ça traversait comme dans du beurre... à moins que la fureur lui avait décuplé ses forces, qui sait... Mais il ne s'attendait vraiment pas à ce qui se passa ensuite: Le salopard à gueule de plâtre explosa dans une lumière blanche et aveuglante tout en le recouvrant d'une substance noire et visqueuse. Mais le corps... plus aucune trace...
Butch en tomba sur les fesses. Des Zombies... bon... Ça pouvait s'expliquer avec ces nouvelles drogues à la con qui vous fichaient un boost à l'adrénaline tout en bloquant la douleur... Fallait être franchement débile pour se coller ça en intraveineuse, mais bon... Par contre, les mecs qui explosent à la figure en gerbes d'huile de vidange, ça... c'était spécial... faute de meilleur adjectif.
L'un de deux derniers salopards le chopa par le cou et commença à l'étrangler avec son avant-bras. Butch commença à voir le décor s'obscurcir quand il entendit un cri digne d'un valkyrie et le choc de quelque chose de lourd sur le coin d'un crâne... Heureusement que ce n'était pas le sien... En toussant comme un tuberculeux en phase terminale, il vit la jeune femme qui était poursuivie se tenir debout avec... un madrier brisé dans les mains qu'elle maniait comme une raquette de tennis. Avec un cri à la Serena Williams ( Joueuse de tennis américaine), elle laissa tomber son arme improvisé sur le crâne du dernier qui s'effondra dans le sol. Mais Bon Dieu qui était cette fille??
Elle se retourna et laissa tomber le madrier comme si elle se demandait comment elle pu prendre une telle chose et tourna son beau visage vers le massacre qu'était devenu le flic.
- Monsieur...? Je... vous remercie de m'avoir sauvée mais il serait bon pour vous d'aller trouver un docteur... non?
Il eut à peine le temps de lever le pouce qu'il glissa dans l'inconscience. En fait, il était déjà dans les pommes avant même de heurter le bitume. Tant mieux. Il aurait trouvé le sol trop dur.




Son téléphone portable vibra dans sa poche et il le saisit juste avant de se dématérialiser à la cinquième zone probable où Marissa avait pu se perdre. Il répondit en voyant que c'était cette cruche qui daignait enfin l'appeler.
- Marissa, j'espère que vous avez une bonne raison d'avoir mis votre ligne en indisponibilité! Ça fait deux heures que je vous cherche!
- Oh... J'ai fait ça, moi...?
D'accord... elle ne l'avait même pas fait exprès... On respire et on reste calme...
- Enfin, peu importe, Messire... J'ai été agressée par des lessers et un guerrier humain m'a défendu... cela dit, il n'est vraiment pas en bon état et je ne sais pas quoi faire pour le ranimer...
- Des Lessers? Comment allez-vous?
- Oh, je vais bien, rien d'important et si ça peut vous rassurer, j'ai fais comme Sa Majesté me l'avait conseillé à l'époque, je leur ai enfoncé une lame entre la cinquième et la quatrième côte avec un mouvant de torsion et ils ont explosé comme prévu.
C'était un rêve, là... Marissa venait-elle bien de lui dire qu'elle avait achevé des lessers et qu'elle les avait renvoyé à l'Oméga? Toute SEULE??? Qui l'avait drogué à son insu? Sans doute un coup de Rhage...
- Vous êtes où, Marissa?
- Euh, je... Je ne sais pas trop en fait...
- Bon, donnez- moi le nom du magasin le plus proche, je me débrouillerais avec ça et j'arrive.
Il allait se dématérialiser à ses cotés, tout nettoyer, soigner ou achever l'humain, selon son état et rentrer pour se taper une cuite en règle. L'univers venait de décider de tourner dans l'autre sens...
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Chapitre2: Et donc... Vous faites quoi de vos nuits? :: Commentaires

clochinette
Re: Chapitre2: Et donc... Vous faites quoi de vos nuits?
Message Mer 20 Fév - 23:48 par clochinette
Je tombe des nus en apprenant les activités nocturne de Butch ....
Dit toi que tu tes trouver une nouvelle fan!!!!
J'adore !!

( je trouve que la mise en page fait mal au yeux, y a pas assez d'espace, entre les ligne)

Encore bravo !!
 

Chapitre2: Et donc... Vous faites quoi de vos nuits?

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