Chapitre 12

Zsadist

Le jour d’après je me rends au centre d’entrainement, et Payne ne s’y trouve pas. J’ai envie (besoin ?) de lui parler. Pour clarifier les choses. Après une bonne nuit de sommeil seul dans ma chambre, je me réveil avec un soudain regain de vitalité. Je ne veux pas que Payne pense qu’après ce que nous avons fait nous ne pouvons plus être amis. Je ne veux pas perdre son amitié, uniquement car j’ai été incapable de garder ma queue dans mon pantalon.
Je décide donc de retourner dans la maison principale, et manque de peu de heurter Mary de plein fouet. Je porte mes mains de chacun de ses côtés pour l’empêcher de vaciller.
- Oh… désolé
Je commence à m’éloigner d’elle en remerciant le ciel qu’elle n’ait pas l’air de vouloir lancer la conversation, enfin je pensais cela jusqu’à ce que je l’entende prononcer mon prénom.
- Z attends.
Elle parcoure d’une traite les trois enjambées qui nous séparent et s’arrête juste devant moi.
- J’ai besoin de te parler.
Je maudis cette femelle pour vouloir aider tout le monde, je n’ai pas envie de lui parler en ce moment. Je ne suis pas d’humeur pour lui parler de Bella ou de quoi que ce soit en rapport avec cette femelle.
- Parler n’est pas une de mes meilleures qualités.
Peut être si je tente d’utiliser mon aspect flippant, elle laissera tomber et je pourrais retourner à mes occupations. Mary se passe la main dans les cheveux, se rendant probablement compte qu’elle n’arrivera à rien tant que je suis dans cet état.
- N’utilise pas ces conneries de « je suis un grand méchant guerrier » avec moi veux-tu ! Demande à Rhage ça ne prends pas avec moi.
Elle se rapproche encore de moi, encore un peu et elle me toucherait presque, toutefois elle s’arrête à une limite invisible et me murmure :
- Nous allons discuter, maintenant !
Je croise mes bras contre ma poitrine, dans l’espoir de créer une barrière montrant à cette femelle entêtée les limites à ne pas franchir.
- Qu’est ce qu’il y a de plus à dire ? Je suis sur que ça à un rapport avec Bella cependant ce qui est fait est fait.
Mary se tient là, entre colère et frustration, puis se saisit brusquement d’une de mes mains et me conduit de force vers la bibliothèque. Je l’ai presque arrêté, mais je ne supporterais pas d’avoir cette femelle tout contre moi. Je me contente donc de la suivre dans la seule pièce du manoir où je n’ai jamais mis les pieds auparavant. En effet ce n’est pas courant de croisé un mâle illettré tuant son temps libre dans un tel lieu.
Mary se retourne vers la porte, la ferme, puis se retourne à nouveau pour me faire face.
- Ok tu vas me dire ce qu’il se passe à la fin bordel ? Belle a été hystérique toute la nuit, je n’ai pas même réussi à la calmer un minimum. Elle a dis que tu l’avais forcé à quitter ta chambre ?
Mary parait soudain livide en exposant les faits. « Quoi ? ». Je suis chamboulé par ce qu’elle vient juste de m’apprendre.
- Je ne l’ai pas forcé à faire quoi que ce soit. Elle est la seule à avoir décidé de partir. Elle m’a demandé au vu de la situation si ce n’était pas mieux qu’elle aille dans une autre chambre. Qu’est ce que j’étais supposé répondre bordel ? Non reste ! Ca ne peut pas marcher entre nous : j’ai essayé. Je me suis rendu compte que je ne faisais que la rendre prisonnière alors qu’elle pourrait être avec un autre, quelqu’un de meilleur que moi.
Je secoue la tête en pensant à la douleur que je lui ai infligée, bordel de merde. Je suis un salopard.
- Je n’ai jamais voulu lui faire du mal. Tout ce que je sais, putain… C’est que si j’avais fait durer les choses encore plus longtemps elle souffrirait d’avantage. Elle mérite quelqu’un de meilleur que moi.
Mary s’avance vers moi et essaye de capter mon regard, s’assurant de ne pas me toucher. J’apprécie l’effort, donc je décide de plonger mes yeux dans les siens.
- Tu as bien agis en écoutant tes sentiments. Je sais que tu avais les meilleures intentions envers Bella, au fond de ton cœur tu le sais aussi. Je ne l’avais juste jamais vu comme ça avant… Détruite.
Mary la thérapeute au service des causes perdues. Je me sers de mes deux mains pour les posés sur le sommet de mon crâne.
- Elle se croit amoureuse de moi. C’est tout là le problème. Elle pense que je suis Le mâle fait pour elle, le seul et l’unique. Je ne le suis pourtant pas, et elle n’arrive pas encore à s’en rendre compte.
Mary commence à arpenter la pièce de long en large, les mains dans les poches.
- Je n’aurais jamais pensé… Je sais qu’elle se soucie énormément de toi, mais elle ne m’a jamais montré qu’elle tenait à toi à ce point, je pensais juste qu’elle se souciait de toi. Mais elle est follement éprise d’amour.
J’acquiesce et dirige mon regard vers le tapis.
- Elle ma l’a dit il y a quelques jours. J’ai essayé vraiment très dur pour que les choses marchent entre nous. Ça ne sonnait pas juste, et ça ne le sera jamais.
Je secoue ma tête en pensant au fait que Bella est dévasté et pleure à cause de moi. Mary arrête de faire les cents pas et se dirige vers moi.
- Hé arrête tout de suite, je ne veux pas que tu te sentes coupable, ce n’est pas de ta faute. Tout ce que je voulais c’était entendre ta version de l’histoire. Bella, n’y arrive pas. Je ne pouvais juste pas imaginer une seconde que tu l’avais forcé à partir de ta chambre, alors que je voyais bien que tu faisais tout ce que tu pouvais pour agir au mieux.
Mary émet une légère pression sur mon avant bras, elle rompt rapidement le contact cependant.
- Ne te torture pas à propos de cette histoire. Ce n’est pas de ta faute.
Entendre Mary prononcer ces mots, me fait inévitablement penser à Payne. Oh, combien j’ai besoin de parler à cette femelle. J’ai tellement besoin de mettre les choses au clair avec elle. J’adresse un coup de tête vers Mary.
- Et bien, il faut que j’aille m’occuper de deux ou trois trucs maintenant. Donc on est ok ?
Mary recule de quelque pas et m’indique la porte de sortie et acquiesce. Je lui lance un dernier regard et l’abandonne dans la bibliothèque, me dirigeant d’un pas décidé vers les escaliers. Je suis sur le point de me rendre à ma chambre, mais je sais que je devrais d’abord aller voir Wrath pour lui parler de mon planning.
Je me dirige donc vers le bureau du roi et me retrouve face à une porte clause. Normalement ça signifie qu’il ne faut pas le déranger, toutefois la conversation du roi semble être à sens unique. Il est probablement au téléphone. Je recule et me retourne m’apprêtant à retourner dans ma chambre, quand la porte finit par s’ouvrir. Beth est sur le point de sortir du bureau quand elle s’aperçoit de ma présence. Elle me regarde de haut en bas avant de m’adresser un de ses chaleureux sourires. Un des sourires qu’elle m’adresse pour dissimuler l’angoisse que je lui inspire.
- Oh tiens Z, juste le mâle que nous cherchions.
Elle ouvre la porte plus avant et me fait signe de pénétrer dans le bureau.
- Entre… On ne mord pas.
Me dit-elle de la distance dans la voix. Mon dieu ça sonne mal. Je m’avance donc entre l’embrasure et m’assois sur une chaise en attendant que Wrath mette un terme à sa conversation téléphonique. Beth s’assoit sur la chaise à côté du trône de Wrath et m’adresse un énième sourire.
- Z comment vas-tu ?
Je la regarde brièvement avant de rapidement porter mon regard vers le plancher. J’ai toujours apprécié Beth, et sa façon de ne jamais entré dans des conflits qui ne le regardait pas. Mais à ce moment précis, j’ai envie de lui dire de la fermer. Toutefois je sais que si je veux rester intact je ferais mieux de la fermer.
« Bien. », je lui réponds tout en regardant Wrath remettre le téléphone sur sa base et se frotter vigoureusement la tête comme s’il était pris de migraine.
- Putain de Glyméra !
Il continue de se frotter la tête un petit moment, puis se redresse et me fixe enfin, me demandant ce qu’il m’arrive.
Je lui jette un rapide coup d’œil espérant déceler son humeur du jour. Je n’ai vraiment pas besoin qu’il me fasse la leçon aujourd’hui. Je peux prendre soin de moi, c’est juste que j’empire les choses quand je m’y plonge à fond.
- Je suis juste venu te voir pour te faire part de mon planning, ta majesté.
Beth toujours assise à côté de son mâle renifle mécontente.
- Refusé. Tu vas avoir besoin d’encore un peu de temps libre pour le moment.
J’ai instinctivement envie de me retourner vers elle, voulant lui dire que ce n’est vraiment pas ce qu’elle croit. Je sais qu’elle est en train de parler de Bella, putain, tout le monde ne cesse de parler de Bella aujourd’hui. Ce qui attise ma colère. Wrath jette un coup d’œil à sa femelle.
- Leelane ce n’est pas le moment. Z et moi avons un arrangement. Il se retourne alors vers moi et me demande : Quel est ton planning ?
Je baisse la tête face aux paroles de Beth et du roi, sachant qu’une sacré merde était sur le point de me tomber sur la tronche, peu importe j’accuserais le coup de tout ce que Beth me reprochera.
- J’ai envie de retourner en rotation régulière avec mes frères…
Je jette un coup d’œil à Wrath qui me l’accorde d’un hochement de tête. N’acceptant pas forcément de gaité de cœur, mais ne rompant pas les clauses de notre accord. Je relève la tête et vois Beth me montrer du doigt.
- Putain mais qu’est ce qui va pas chez toi ? Tu es sorti toutes les nuits pendant que tu étais avec Bella et maintenant que ce n’est plus le cas tu veux revenir à des rotations standards ? Bella avait raison, tu l’as forcée à partir. Mais qu’est ce qui ne tourne pas rond chez toi bon sang ?
Beth me regarde la rage dansant dans ses beaux yeux, Wrath se lève alors et s’adresse à sa shellane. « Leelane » dit il d’une voix sévère ce qui fait sursauter sa femelle. « Nous en avons déjà parlé » termine-t-il.
La colère de Beth semble s’atténuer en écoutant son hellren, elle le regarde passionnément et lui dit :
- Oui mais c’était avant que Bella et moi…
Wrath l’interromps, lui disant que ça ne change rien. Wrath se rassoit et est vite imiter par Beth qui reprend place sur la chaise à son côté. Elle joue avec ses doigts puis me lance enfin un regard.
- Je suis désolée Z, je suppose que je ne peux pas comprendre.
Elle me regarde toujours et je suis en mesure de voir cette fois ci de la tristesse dans ses yeux. Elle ne veut pas qu’il y ait des personnes mal en point au sein de son foyer. Elle est comme une âme bienveillante et je déteste devoir faire souffrir chaque femelle de cette maison à cause de ce qui s’est passé.
- Ce n’est pas grave…
Il faut que j’éclaircisse les choses, même si je dois me répéter encore et encore, jusqu’à voir la compréhension sur le visage de chacun. Je livre donc les problèmes majeurs à Wrath qui se contente de rester assis à m’écouter. Beth est la seule qui laisse transparaitre des émotions en écoutant ce que j’ai à leur dire. Elle passe de confuse, à contrariée, puis elle finit par accepter.
- Je ne savais pas, tu gardes tellement de choses enfouis en toi. Quand Belle m’a dit… elle ne voyait pas du tout arrivé cette situation. Je… je suis désolée d’avoir perdu mon sang froid. Tu as besoin de parler de ça avec quelqu’un. Tu n’as pas besoin de garder tes problèmes pour toi.
Quand Beth me dit ça, je repense encore une fois à Payne et à la façon dont j’arrive librement à me confier à elle. Je hoche la tête vers Beth acceptant ses excuses, puis m’adresse à Wrath.
- Est-ce qu’on en a terminé ici ?
Il acquiesce et je me lève pour quitter le bureau. Je me retourne cependant une fois arrivée devant la porte. Je regarde Beth et lis dans son visage une sorte d’acceptation des évènements à nouveau.
- Hé Beth, merci de t’occuper de Bella pour moi. Elle a besoin de quelqu’un d’autre que moi… donc merci.
Beth met ses bras contre sa poitrine et me souris.
- Quand tu veux Z.
Je hoche la tête, me retourne et me dirige enfin vers ma chambre. Je m’enferme à l’intérieur, et prend une grande inspiration, reprenant une respiration correcte. Je sens quelque chose de différent dans l’air. Je m’avance vers mes draps qui sentent la lessive propre et non plus l’odeur de Bella qui m’a torturé toute la nuit. Je m’assois sur le lit avec la sensation d’être soulagé, libéré d’un poids. C’est à ce moment là que j’entends quelqu’un toquer énergiquement à ma porte.
Je reste ou je suis un moment priant pour que ce ne soit pas encore une autre femelle de la maisonnée voulant éclaircir cette histoire. Puis je me décide à ouvrir la porte, et c’est à ce moment que je la vois Payne, se tenant de l’autre côté de la porte. La gardienne de mes rêves les plus fous se tient devant moi une expression sur le visage comme si elle venait d’être surprise en train de voler un cookie.