Chapitre 5

Zsadist

En voyant le sang dégoulinant de son nez jusqu’à son menton, je prends son visage entre mes mains pour lui incliner la tête en arrière.
- Putain ! Je suis désolé. Je… Je… Désolé.
J’examine son visage de long en large pour être en mesure de déterminer l’ampleur des dégâts, sans avoir une véritable idée de ce que je cherche. Je l’a conduis près du banc, la met assis et lui dis de garder la tête bien en arrière. Je me précipite ensuite vers la table où sont disposées un grand nombre de serviettes, j’en saisit une pour son nez et décide de prendre des glaçons dans le frigo.
J’appuie délicatement sur ses épaules pour qu’elle prenne appuie contre le mur. « Tiens mets ça contre ton nez » lui remettant la serviette remplit de glaçons.
- Je ne suis pas en mesure de te dire s’il est cassé, mais ça arrêtera au moins les saignements.
Je prends ma tête entre mes mains et commence à faire les cents pas à l’intérieure de la pièce, me tenant pour seul responsable pour ce qui vient de se produire.
- Bordel de merde… Payne je suis vraiment désolé. J’ai vraiment été ailleurs ces temps ci. J’ai été distrait. J’ai carrément oublié que tu n’étais pas aussi solide que mes Frères. Ils auraient probablement vu ça venir, eux. Je suis… terriblement désolé.
Ce que Payne ignore cependant était que durant tout le temps de notre combat, mes pensées étaient uniquement tournées vers Payne et Bella, Bella et Payne. Mais je n’ai jamais souhaité faire de mal à une femelle. Bien sur j’avais ma part de prostituées m’attendant dans une allée. J’ai me suis nourri de leur sang, sans jamais en prendre de trop ; mais je ne les ai jamais blessées comme je viens de le faire avec Payne.

Payne

Etant assise sur le banc je contemple Zsadist en train de faire les cents pas dans la pièce, il me semble qu’à cet instant il ressent un profond dégout de lui-même. Ce n’est pas un gros problème pour moi pourtant. J’ai le nez en sang, et alors ? Des lèvres en sangs, le menton et les joues lacérés, et parfois même des os cassés peuvent être présent à la suite d’un combat. Mais il me semble qu’il a désespérément besoin que je le rassure sur ce point.
- Z calme toi. Je saigne juste du nez. Et va te faire fouttre avec ton ‘’j’ai oublié que tu n’étais pas un de mes frères, ils l’auraient probablement vu venir eux’’... Tu ne m’avais jamais traité comme une femelle sans défense jusqu’à maintenant. Donc maintenant peux-tu s’il te plait me dire ce qui ne va pas chez toi en ce moment, et peut être que j’envisagerai d’accepter tes excuses.

Zsadist

Elle ne me laisse même pas le temps d’en placer une. C’est une femelle qui ne nie pas et montre du doigt mes problèmes. Je suis choquée par son attitude à mon encontre, mais ça me fais sourire en un sens. Repassant ma main dans mes cheveux une nouvelle fois :
- Je ne le disais pas de cette façon…
Je m’entends hurler dans mon esprit. Bien sur j’ai vraiment voulu le dire de cette manière, mais pas en l’interprétant de son point de vue. Putain ! Quand pourquoi ai-je merdé à ce point ? Je ne peux m’empêcher de tout gâcher à chaque fois. Néanmoins je ne peux pas lui parler de ma merde personnelle – cette merde que je suis obligé de laisser à la porte de ma conscience à chaque fois que je croise quelqu’un dans cette baraque.
Après que le sang se soit arrêté de couler, et que je me sois calmé, je m’installe contre la porte du centre d’entrainement et me frotte vigoureusement la tête de la main pour tenter de chasser mes sombres pensées.
- C’est moi faute si tu es blessée.
Je le lui dis, et à chacun des mots prononcés à haute voix une douleur lancinante s’insinue dans mon cœur prêt à me rendre fou.
- On devrait faire une pause avec les combats. Au moins jusqu’à ce que j’en ai finis avec tous mes problèmes.
Ayant dit ces mots, je me retourne et m’apprête à sortir du centre quand je l’entends remuer et me dire :
- C’était un accident, ne t’en sens pas responsable.
Je ne sais pas comment lui faire voir que je ne peux agir autrement, c’est tout moi : me rendre sans cesse coupable. Je suis la personne effrayant et impétueuse dont tout le monde se tiens à l’écart. Je suis le guerrier qui commet des erreurs, erreurs qui causent toujours la douleur des autres. Mon esprit tend vers Bella puis reviens vers Payne. J’ignore son commentaire, sachant bien que c’est uniquement de ma faute si elle a été blessée.
- Je dois y aller.
J’expose mes propos avec une autorité tangible dans la voix. Il faut que je quitte cet endroit le plus vite possible.
Je l’entends faire du bruit, comme si elle était sur le point de me contredire ou quelque chose de la sorte. Ça me fait sourire qu’elle fasse montre d’autant de courage, même en étant en face de moi. Je ralentis ma progression et me retourne lentement vers elle, voyant sentant son regard posé sur moi. Ses yeux fuient immédiatement mon regard comme je lève un sourcil de mécontentement dans sa direction.
- Tu vas revenir demain pour accomplir ton entrainement journalier, n’est-ce pas ?
Je suis très déconcerté par sa requête innocente, ce qui me fait me rendre compte que je réfléchis trop en ce moment. Je me creuse les méninges, essayant de savoir si ça signifie qu’elle veut me revoir à nouveau, où si elle me le demande uniquement car elle n’a personne d’autre vers qui se tourner pour s’entrainer comme je le fais avec elle.
- Oui je serais là.
Je me retourne et fais de nouveau face à la porte de sortie et me précipite hors du centre avant que les choses ne recommence à devenir étrange pour moi. C’est derniers jours ont vraiment été un sacré casse tête pour moi. Je suis en train de marcher vers le manoir quand un sourire débile fait son apparition sur mon visage en pensant au surnom que m’a donné Payne : « tête de nœud ». Je pense aussi à combien les plaisanteries que nous nous adressions il y a quelques jours à peine me manquent, comme tout a été interrompu et dissimulé par ma faute. Bien sur elle ne se soucie pas une seule seconde de moi, je ne l’intéresse que pour parfaire son entrainement en lui insufflant mes connaissances en la matière. Toutes les femelles de sa trempe ne désireraient que cette attitude de la part d’un mâle comme moi. En attendant ma tête et remplies d’idées me montrant Payne comme étant « mienne ».