Chapitre 4

Zsadist

Mon esprit est en train de courir avec toutes ces pensées différentes et inhabituelles, toutes ces nouvelles émotions. Je ne suis pas une personne émotionnelle, je ne pratique pas les émotions ; et pourtant je me retrouve assis dans le couloir du centre d’entrainement à penser à toutes ces émotions et autres conneries. Je sais que ce n’est ni le lieu, ni le moment pour traverser cela, donc je me relève, remerciant Payne pour la bouteille d’eau et commence mon ascension vers la maison principale. Mes pensées toujours tournées vers Payne, je ne sais pas pourquoi je pense à elle comme « mienne ». Il fut un temps au début de ma relation avec Bella ou je pensais également à elle comme étant « mienne ». C’était pendant notre période « lune de miel » si j’ose le dire ainsi. Durant les jours ou nous ne pensions qu’à faire l’amour et où tout marchait comme il le fallait, enfin la plupart du temps. J’ai toujours eu des problèmes concernant le toucher, toutefois Bella m’aide à passer outre. La première fois où je me suis nourrie à sa veine, je me suis surpris à penser que peut être un jour elle serait « mienne », ma femelle et peut être même si on arrivait à passer au travers de mes problèmes, ma shellane.
Ces jours sont terminés depuis longtemps. Je tiens énormément à Bella mais ce n’est rien comparé à ce que mes Frères ressentent pour leurs femelles. Les autres frères ont trouvés leurs shellanes, et moi je suis celui qui fait trainer les choses avec Bella, lui donnant de faux espoirs. Mais et si ce n’était pas un faux espoir ? Et si les choses changeaient et que nous pouvons être ensemble ? Et si tout ceci n’était juste qu’un moment difficile à passer avant de surpasser tous mes problèmes et que tout revienne à la normale ? C’est ce qu’elle veut, et j’aimerais tellement la rendre heureuse même si j’en suis incapable. Frustré et au-delà de tout espoir, je me frotte la tête là ou trône mes cheveux coupés courts. Je me retrouve errant dans les couloirs du manoir sans but, sachant que les habitants de la maison n’allaient pas tarder à se réveiller. Je marche jusqu’au bureau de Wrath, la porte est ouverte et je le vois assis à son bureau. Je toque à la porte et entre dans la pièce sans attendre l’autorisation, si le roi ne voulait pas être dérangé il aurait fermé la porte.
- Hey mon frère, qu’est ce que tu fais ? Demanda Wrath alors qu’il repose sa magnifique loupe qu’il utilise pour lire.
- Pas grand-chose, je viens juste de donner mon calendrier de patrouille pour le mois à venir.
Je sais qu’il va devenir chiant comme pas possible quand il va voir que je lui demande de me prévoir le maximum de patrouilles possibles. Je retiens mon souffle dans l’attente du verdict.
- Hum, oui. Ok, quand es tu libre ? Wrath bosse toujours sur son document, sans lui adresser un autre regard.
- Tous les jours. J’ai besoin d’autant de temps de patrouille que possible.
Surveillant les moindres mouvements de Wrath, j’attends de lui une raclée. J’attends debout, attendant qu’il se mette à hurler, parce que soyons clair c’est ce qu’il fait de mieux. Au lieu de ça, il repose ses lunettes sur le bureau accompagné du document et se frotte les yeux.
- Qu’en est-il de ton temps libre ? Du repos ?
- Je n’ai pas besoin de temps libre, ta majesté. J’ai besoin d’être dehors à faire ce que je fais de mieux.
Wrath me regarde, ses yeux aveugles me transperçant de part en part.
- Bella est allé parler à Beth. Et Beth est venu me parler à moi. Je ne vais pas te répéter tout ce qui a été dit parce que tu es en train de le vivre, tu sais. Bella est ici car c’est plus sure pour elle après son enlèvement. Le temps à passé et j’ai autorisé Bella à rester, car il me semble que vous vous aimez bien tous les deux. Mais après avoir vu ton planning de patrouille et après avoir entendu Beth, je me rends compte que ce n’est pas le cas.
Wrath pose ses deux mains sur le bureau, préparant la suite de sa tirade.
- Si elle n’est pas faite pour toi, ne la retiens pas de la sorte. Je peux dire que vous gardez ça pour vous, et c’est la seule raison pour laquelle j’ai accepté de te donner autant de rotations. Mais après cette nouvelle semaine, tu vas en rotation comme tous les autres frères. Je ne veux plus de toutes tes conneries désormais. Tu vas être retiré de mes projets, avant que tu arranges tous tes putains de problèmes. Tu as besoin de savoir ce que tu veux, et si ça incluse Bella tu vas devoir t’assoir et en discuter avec elle.
Wrath croise les bras sur sa poitrine, et remet ses magnifiques lunettes.
- Maintenant, je te reverrais à la fin de la semaine pour parler de tes rotations. Espérant que tu es arrangé les choses d’ici là.
Ne sachant quoi répondre, je reste et appuie ma tête contre le battant de la porte. C’est la première fois que Wrath ne me botte pas le cul en parlant de ma vie personnel. Je pense que Beth a fait des miracles avec lui, et surtout à changer perception de chacun d’entre nous. C’est différent, un peu dans le sens de Nancy, mais ça me convient. J’ai une semaine, une semaine ou je n’ai pas à m’inquiéter de confrontation avec Bella et ou je peux juste continuer de faire ce pourquoi je suis né.
Cette nuit j’étais en patrouille avec Butch et Phury, pas de grande différence là dedans. Je rentre au manoir, me douche, et m’endors aux côtés de Bella. Je sais qu’elle a envie de me parler au sujet de quelque chose mais elle garde sa bouche fermée, donc je tire ça à mon avantage et dors pendant quelques heures. Je me réveille comme je le fais toujours, bien des heures avant la tombée de la nuit, et bien avant que quelqu’un d’autre ne se réveille. Je tiens avantage de ce temps qui m’est donné et décide de me rendre dans le centre d’entrainement. Durant les minutes où je parcoure le couloir tout ce à quoi je peux pensé se rapporte à Payne, j’espère qu’elle n’y sera pas. Je ne sais pas ce que je ferais si je la revois encore. Peut être pourrais-je me tirer hors de ce putain de problème, concernant elle étant « mienne » et repartir couler des jours heureux. Enfin je veux dire, elle habite ici elle aussi ; nous allons être obligé de nous rencontrer à un moment ou à un autre. Et oui elle a trouvé le temps de se rendre au centre d’entrainement en même temps que moi, ça ne me dérange pas.
Je marche dans le centre d’entrainement et la vois soulever des poids. Ou pas, porter soulever des poids est une large description. C’est comme si elle luttait avec eux. Je cours vers elle, et libère la barre qui s’est effondré sur sa poitrine.

Payne

Durant les jours suivants j’ai essayé de me maintenir occupé et de penser à toute chose ne concernant pas Zsadist. J’ai même envisagé de me mettre au tricot ! Mais peu importe ce que je fais, son image envahie mon esprit. Ses tatouages, ses cheveux, ses yeux, sa poitrine, la cicatrice sur son visage. Tout ce dont je rêve est de suivre cette cicatrice du bout de la langue et l’embrasser à l’endroit où elle rejoint sa bouche. Arrête ça ! Me dis-je à moi-même. Il est avec Bella ! Et en plus tu ne saurais même pas quoi faire avec un mâle comme ça. Vraiment, c’est la vérité : je n’ai pas eu un seul compagnon. La première fois que je suis venue de ce côté, je me suis nourri du guerrier Qhuinn, qui je l’ai vite découvert est un « homme à femme ». Pas d’attachement, pour moi, ici.
Voyant tous les frères avec leurs compagnes, c’est difficile de ne pas rêver ressentir la même chose, d’avoir ce lien avec une autre personne. Je pense immédiatement à Z, nous sommes pareils – les réprouvés, les inconnus. On ne s’ouvre pas facilement aux autres, nous sommes différents, nous avons des squelettes dans le placard dont on ne veut pas parler. Mais nous supportons cela de la même manière, nous travaillons dessus. Nous faisons tous les deux beaucoup de sport, courant sur le tapis de jogging, frappant sans cesse dans ce putain de sac. Et maintenant, heureusement, nous pouvons céder à nos agressions l’un envers l’autre.
Je suis contente que Z n’est pas retenu ses coups pendant notre combat, même si je suis une femelle. Il s’est donné à fond et j’ai apprécié cela. Il m’a donné des conseils et fait des suggestions et nous avons déterminé sur quoi nous devions travailler. Ça m’aide vraiment beaucoup, et j’espère que ça l’aide également.
Toutes ces pensées tournées vers lui vont finir par me rendre folle, donc je décide de faire ce que je fais toujours, et me rend dans le centre d’entrainement. Travailler m’éclaire toujours l’esprit et me laisse en paix. Donc je commence la gym, commençant avec un peu de cardio sur la machine de course. A peine ai-je commencé que mon esprit erre, se perdant au gré de la musique hurlant de l’Ipod stéréo. Je me rends ensuite vers les poids, et décide d’ajouter 25 livres des deux côtés de mon 200 développé couché habituel. Après quelque remonté, je me rends compte que j’y suis peut être allé un peu fort. Je commence à trembler, cédant sous le poids de la barre, quand deux mains apparaissent autour celle-ci et l’éloigne de moi. Je laisse mes bras retombés sur le côté et les secouent. Je m’assoie ensuite et me retourne, contemplant un visage traumatisé.
- Merci. Je pense que je n’aurais pas du rajouter autant de poids en une seule fois, surtout que j’étais seule.
- Ouais… Pas très intelligent ce coup-ci princesse. Si tu veux essayer de soulever plus assure toi au moins que quelqu’un soit là pour t’aider au cas où.
Je me mets debout et continue à secouer les bras pour en atténuer la douleur, tout en marchant au centre de la pièce. Je me suis retourné et ait reçut un poing contre ma mâchoire, je rigole. Et me met immédiatement en position de combat et commence à lui lancer des uppercuts au visage avec une combinaison gauche-droite. Il revient vers moi et tente un coup de pied à l’épaule, coup de pied auquel je résiste en saisissant sa cheville et lui donne un coup de coude derrière le genou. J’ai essayé de balayer son autre jambe sous lui, lâchant de ce fait la jambe que je tenais, et comme je me suis tournée mon nez a rencontrer son poing.
C’est comme si mes narines étaient remontées dans mon cerveau.
- Putain Z ! Je mets ma main devant mon nez pour arrêter le flot de sang. C’est quoi ton putain de problème ?